Critique Manhwa Warlord

6
Warlord

par _Andrea le dim. 31 janv. 2016

De la sueur, du sang et des armes.

Yongbyeong Maluhan ou Mercenary Maruhan est un sonyun manhwa (équivalent coréen du shônen) prépublié dans le magazine Young Champ et publié par l'éditeur Daewon depuis avril 2012. La version française éditée par Ki-oon depuis mai 2013 sous le titre Warlord, se lit dans le sens occidental.
La série avait été annoncée en ces termes :

"Combats homériques, personnages furieusement charismatiques et armes au design fabuleux : l’auteur de Jackals et Chonchu fait son grand retour avec Warlord, une épopée de dark fantasy somptueusement mise en scène..."

Revoyons un peu tout cela...

Les personnages sont en effet très charismatiques. Contrat rempli à ce niveau là. « Furieusement » cela dépend des goûts bien sûr, maintenant nous avons affaires à une galerie de personnages hauts en couleurs au design très soigné et plus on avance dans l'histoire, plus on sent cette bonne odeur de badass se dégager des protagonistes.

Des "Combats homériques" ? Yes Lord ! (non, je ne me suis pas pris pour un orc de Warcraft, même si la tentation est grande car dans Warlord vous verrez, on croit les retrouver). Les combats et l'action constituent la grande force du manga, servis par le dessin précis, dynamique et inspiré de Byung Jin KIM, qui nous offre encore un univers dark fantasy particulièrement immersif. Par contre au départ, les combats sont "à ellipse", mais en tant qu'amatrice du genre combat, justement, je dirais que cela n'empêche pas de profiter d'une excellente gestion des postures corporelles des combattants et de leurs armes. Pas facile de gérer la longueur du Nodachi de Maruhan sans que celui-ci ait l'air soit ridicule soit Golgoth 13 et pourtant il l'a fait de belle façon.

Epopée dark fantasy ? Oh que oui ! L'ambiance y est, elle s'assombrit au fil des volumes, elle met en scène des combats de plus en plus épiques au fur et à mesure que nos héros se rapprochent de l'antre des démons. Démons et créatures monstrueuses qui sont eux aussi tout à faits convaincants, le tout dans des décors qui vous raviront les yeux.

Mais que peut-on, alors, reprocher à Warlord ? Peut-être une débauche d'action au détriment de l'intrigue ? Certes, mais cette dernière va s'avérer un poil plus compliquée que le pitch l'annonce, et on pourra se réjouir que le manichéisme soit nuancé à mesure que progresse la narration.
Le scénario pourrait paraître un peu répétitif au fil des volumes (coucou les tomes 5, 6 et 7..). Pour autant, le talent graphique de Jin Kim Byung parvient à nous fasciner avec des combats toujours plus impressionnants, et une montée en puissance vers un dénouement que chacun attendra en y allant de sa petite théorie. d'ailleurs, de ce point de vue là, on peut considérer que le contrat est rempli. Par moment un peu perdu dans une intrigue qu'il jugera peut-être fumeuse, le lecteur va néanmoins être mû par la volonté d'en savoir plus et d'imaginer la suite. Le volume 8 est à cet égard plus que passionnant. La confiance faite aux auteurs ne sera pas vaine.
Dans "Warlord", il faut sans doute considérer que nous sommes en présence d'un récit classique où le héros va devoir surmonter des épreuves pour devenir plus fort. L'ambiance particulièrement soignée (et réussie) du monde dark fantasy dans lequel il se débat, en quête de ses origines, fera bien vite oublier deux trois faiblesses de scénario.

Bilan ? A découvrir. Ne serait-ce aussi que parce que ça fait du bien de lire une histoire de ce type dans laquelle les femmes ne sont pas des potiches en dépit de toute ce flot de testostérone.

En bref

6
Warlord
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