Critique Film La Traversée du Temps

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La Traversée du Temps

par DemiCercle le lun. 26 janv. 2015

Mamoru Hosoda est souvent considéré en France comme le successeur de Miyazaki, aux USA il est encore mieux considéré et les enfants loups se classe presque systématiquement devant ses films phares comme chihiro.

A tord ou a raison force est de constater qu'en ce moment, nous n'avons plus de grand réalisateur médiatique comme Miyazaki, et Hosoda semble être la seule alternative.

Pourtant son cinéma n'a rien a voir avec celui du maitre, car toujours profondément encré dans le réel, aussi étrange que cela puisse paraitre avec une histoire de voyage dans le temps ^^.
Par réel je veux en fait dire "quotidiens", car malgré les éléments clairement surnaturels du films, au final les personnages sont lycéens, simples, et un peu stupides.

C'est la que le film est vraiment bon, il parviens sans soucis à nous montrer, sans que cela soit choquant, l'irruption du surnaturel dans le quotidiens on-ne-peux plus réaliste (bien qu'un peu fantasmé), et les utilisations que les, enfin, que la, principale protagoniste va en faire.
Et comme on pourra s'y attendre, comme le film le laisse habillement présagé dans sa partie d'exposition, Makoto (l'héroïne), pas franchement diabolique, ne va rien chercher d'autre que le plaisir immédiat, et va se complaire dans sa conditions, qui lui conviens très bien pourquoi avancerai-t-elle ?).

Le film n'évoluera pas beaucoup plus, Hosoda développant bien son thème, sans en faire trop, et sans ambitions démesurées, toujours appuyé par une réalisation excellente et un symbolisme permanent (jouez au jeu des "représentations du temps !", vous serez surpris).
Et la ou le film brille, c'est justement au niveau de sa critique du comportement de son propre personnage. En effet ici le film montre de façon plus ou moins clair les problèmes induis par un tel pouvoir : Makoto se complait dans sa situation, par conséquent elle décide d'annuler le moindre imprévu, la moindre inconvenance, elle ne découvre donc plus rien, et mène une vie sans surprise.
Seulement voila, une phrase revient souvent et illustre bien un autre aspect du film "time wait for no one", ou, "le temps n'attend personne", pas même une voyageuse temporelle ... Et la dure réalité revient violemment au visage de Makoto ... Ce qui donne au film un aspect étonnement sérieux et bienvenue.

C'est du moins ce que j'aurais aimé écrire, mais Hosoda prend peur, et là ou le film aurait pu être génial, il se ravise et nous offre un dernier acte revenant en bonne partie sur ce que je dis plus haut, se conformant un peu plus aux normes !

C'est absolument dommage car sans cela (avec un acte 3 retravaillé du coup), le film aurait été presque parfait : Une réalisation audacieuse, un symbolisme intéressant, une musique peu présente mais remarquée, une animation aux petits oignions de laquelle on ne regrettera que la 3D (MadHouse, pour le meilleur et pour le pire), une photographie et une lumière fantastique et quelques scènes justifiants à elles seule le visionnage du film ... Malheureusement la fin tombe assez facilement dans le cliché de l'happy-end, à la limite du deux-ex-machina (limite).
Bref, que de potentiel gâché :/ .

Le réalisateur est encore jeune et plein d'avenir ... Et de tous ses films, celui ci restera mon favoris ... Mais même si au niveau de sa réalisation il égale, voir surpasse, Miyazaki, ce dernier adoptant un style bien plus austère et moins accessible. Hosoda manque encore d'ambition dans le meilleur des cas, sinon, j'ai bien peur que cela soit un manque de créativité ... Attendons et espérons :/ .

Et puis aller, avec Yoshiyuki Sadamoto au chara-design ... Je peux tout pardonner x) !

En bref

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