Critique Manga Nosferatu #4

6
Nosferatu

par MassLunar le mar. 21 sept. 2021 Staff

La mémoire d'une Nosferatu

Dernier épisode de cette série de dark fantasy, plutôt premier degrés, une série qui nous a joué tout le long de ces quatre volumes une partition horrifique tout juste correcte et qui se clôture sur une note bien légère...

Avec cette fin, le mangaka  Shinjiro annonce le début. Le combat contre la douce chimère du nom de Radu s'achève dans une certaine confusion, une confusion accentuée par l'un des chevaliers ennemis qui, pris de démence, décide de se la jouer solo en massacrant ses camarades, tout cela pour s'attirer une gloire personnelle très probablement... Nous nous rendons compte que cette attaque n'était juste qu'un petit épisode de façade avant de présenter la partie la plus intéressante de ce volume, à savoir la relation entre un frère et une sœur et les véritables origines de notre vampirique héroïque. 

Les flash-backs entre Laura et Arnolt dépeignent une destinée vraiment tragique qui apporte un peu de grain à moudre dans cette confrontation finale qui condense bien la noirceur de cette série. Nosferatu devient intéressant quand ce titre demeure focalisé sur l'essentiel : la relation entre Laura et Arnolt et on ne peut que regretter que l'auteur ne soit pas plus focalisé sur cette relation, sur cette confrontation plutôt que de partir sur des digressions, des affrontements secondaires qui au final font plutôt office de remplissage. C'est spécialement le cas pour ces derniers antagonistes que sont le prêtre fou, son sbire dément et la grosse bébête tentaculaire. Autant les précédents adversaires possédaient un certain charisme , les affrontements s'enchainaient et offraient un bon petit festival d'action sans prétention au titre , autant ce volume final aurait mérité d'être davantage affiné dans ce dernier duel.

C'est dommage et c'est avec regret que nous quittons cette petite série de ce mangaka qui ne percera sans doute pas encore en France, du moins pas avec cette nouvelle série qui s'achève de manière bancale avec une fin ouverte...

Et nous connaissons la signification de ces fins ouvertes qui peuvent être bien tournées et apportent satisfaction ou, au contraire, prouvent que les éditeurs n'ont pas voulu donner suite. Nosferatu rejoint des séries comme Pitch-black ten qui propose des conclusions du style "Le combat continue mais ce sera sans vous chères lectrices, chers lecteurs ! ".  Un effet qui passe ou qui casse. Ici, en l'occurrence, c'est suivant votre tolérance à la frustration...

Après, on peut être tout de même indulgent avec cette série. Le combat final contre Arnolt possède quelques plans finement travaillés avec un petit jeu de silhouettes à contrejour qui aurait pu être encore plus mis en valeur mais qui, en l'espace de quelques petites pages, fait son effet. De même, dans l'ensemble, cette petite série d'action goth et vampirique aura eu son petit lot de confrontations plus ou moins réussies mais divertissantes dans l'ensemble. 

Plutôt que de s'être laisser à la fainéantise de premier ordre, Shinjiro a tout de même signé un début d'univers plutôt prometteur : un cadre médiéval-fantatisque dôté d'un bon charme tragique, une guerre humains vampires parfois stylée avec son lot de mercenaires fous, savant troubles et autres joyeuseries , un style de dessin plutôt fin avec un bon jeu d'encrage qui contribue à renforcer la noirceur autour de ce titre (même si la lisibilité n'est pas au premier plan)... En somme, on peut se dire que si les éditeurs avaient donné leur aval, peut-être que cette série aurait pu déployer ses ailes. Dans tout les cas, l'intention y était. C'est sans doute le plus important et ce qui nous donne à apprécier  à sa juste valeur  ce titre de genre inachevé...

En bref

Comme c'est trop souvent le cas pour des courtes séries, Nosferatu s'achève de manière bancale avec une fin ouverte peu intéressante. Le principal regret provient de ces derniers antagonistes brouillons qui noient le dernier combat entre le frère et la sœur. Pour autant, le style y est et, à travers ces quatre volumes, Shinjiro nous a donné un bon petit aperçu d'une aventure gothico-fantastique sympathique, brouillonne mais suffisamment attrayante.

6
Nosferatu
Positif

Les origines de Laura pleinement dévoilées...

Un affrontement final ponctué de quelques jolies plans

Dans l'ensemble, une série stylée qui fait passer un petit moment

Negatif

... malgré la présence continue de zones d'ombres

Des antagonistes finals peu intéressant

Une fin ouverte bancale et inachevée

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