Critique Manga Dear Call #1

6
Dear Call

par MassLunar le lun. 19 juil. 2021 Staff

Un nouveau shonen invoqué

L'invocation n'est pas un thème nouveau dans le domaine de la fantasy japonaise. Personnellement, l'invocation évoque pour moi les différents éons que nous pouvons évoquer dans les jeux Final Fantasy avec plus spécialement tout un épisode ( le dixième) axé sur l'invocation à travers la superbe Yuna. Nous pouvons relever l'incomparable Naruto dont les invocations composent pas mal de techniques chez certains personnages ou encore Fairy Tail avec la plantureuse constellationiste qu'est Lucy Heartfilia qui invoque tout droit venu du ciel des esprits...célestes forcément.

Dear Call, le nouveau titre de Kiri Gunchi (Le dilemme de Toki), propose un nouveau shonen de fantasy axé spécialement sur le thème de l'invocation. Un jeune homme découvre un beau jour sur sa petite île que les créatures qui l'accompagnent ne sont pas ce qu'elles paraissent être. L’une d’entre elles : un majestueux tigre blanc, est une créature à invoquer, prédateur naturel de monstres ténébreux appelés les black anima. Ni une, ni deux, notre jeune héros quittera son île perdue pour rejoindre une académie d’invocateurs dont il sera un précieux atout grâce à son lien avec l’une des plus puissantes invocations qui existe : son ami Moon, le tigre blanc.

Même si Dear Call s'avère prometteur sur certains points avec son univers de fantasy légèrement enchanteur et des créatures plutôt sympathiques, je dois reconnaître avoir trouvé ce premier volume assez léger dans l'ensemble comme si Dear Call peinait à offrir une entrée en matière haletante et suffisamment puissante pour nous scotcher et nous inciter à lire la suite. Dans les grandes lignes, le titre souffre d'un amer parfum de déjà-vu avec un jeune héros au talent insoupçonné qui, sous la découverte d'un mentor, va intégrer une sorte d'école pour apprendre à devenir plus fort et ainsi sauver le monde, tout ca, tout ca... Un schéma que nous retrouvons dans divers manga. C'est du pur shonen nekketsu mais, malgré la recette habituelle, certains titres parviennent à la rendre efficace, charismatique et attrayante. Malheureusement, c'est moins le cas dans ce premier volume de Dear Call qui a besoin d'un sérieux coup de fouet dans son prochain volume.

Peut-être est ce dû à un résumé qui en dévoile un peu trop ? Toujours est t-il que l'effet de surprise sur la relation entre notre héros et ses deux compagnons d'enfance est vite dissipée sans compter le côté injuste de cette révélation avec un personnage principal qui vivait peinard sur son île avant qu'un invocateur vienne basculer brutalement son destin... Difficile donc de s'attacher à certains personnages face à une introduction pareille mais cela se justifie aussi par la réalité qui finit par rattraper notre héros. Dans l'ensemble, les personnages de Dear Call manquent d'un peu de charisme dans ce premier volet et on parvient aisément à situer les divers protagonistes et leurs rôles entre le mentor blasé, le jeune talent un peu froid mais ultra-prometteur, la belle héroïne un peu tête brulée et le jeune héros généreux de cœur...

Bien sûr, on ne veut pas fixer d'avis arrêté dès le premier volume. Malgré une introduction un peu blafarde, le mangaka Giri Gunchi donne une belle aura à ces créatures, notamment aux mystérieux Black Anima dont les silhouettes difformes et ténébreuses s'avèrent assez menaçantes , de même que les invocations sont plutôt prometteuses avec une petite mise en scène dynamique autour du dessin du cercle, de l'utilisation d'une plume servant à invoquer... En somme, il y a toute une dynamique autour de ces invocations qui mériterait d'être davantage aiguisée dans les volumes suivants. De même, quelques images séduisent et peuvent attiser notre curiosité comme celle du héros-bébé assez intriguante, je dois dire... 

Invocation à suivre donc avec un premier tome qui peine à se démarquer et ce malgré quelques tonalités de fantasy plutôt sympathiques..

En bref

Ce premier volume de Dear Call n'invoque pas suffisamment de pouvoir : l'entrée en matière est plutôt tiède avec peu de charisme autour de ses personnages. L' enjeu semble vite fixé ce qui risque de priver le lectorat de toutes surprises. A voir par la suite si la série parviendra à aiguiser sa fantasy autour de ces invocations qui demeurent tout de même sa carte-maîtresse. La série pourra soit surprendre, soit se terrer dans un titre de fantasy joli-joli mais sans aucun panache.

6
Dear Call
Positif

Le style des invocations

Un dessin élancé et gracieux autour des créatures

Quelques idées intrigantes

Negatif

Un début d'intrigue sans surprises aucune avec des personnages vite cernés et caractérisés

Un héros dont on cerne vite les enjeux

Cette arrivée trop rapide à l'Académie.

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