Critique Manga The Ancient Magus Bride Psaume 108 - Le bleu du magicien #1

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The Ancient Magus Bride Psaume 108 - Le bleu du magicien

par Tampopo24 le ven. 9 avril 2021 Staff

Un nouveau pan de The Ancient Magus Bride

En grande amatrice de The Ancient Magus Bride de Koré Yamazaki, notamment grâce à son tonalité singulière et son univers magique habillement revisité, dès que j'ai entendu parler de ce spin-off, j'ai été tentée. Pourtant, je dois dire que le fait de le placer en France m'a un peu refroidie car je ne suis pas une grande amatrice d'histoires de ce genre se passant chez nous, j'y vois souvent un fan service mal maîtrisé. Mais ici, je me suis bien trompée et ce titre offre une belle aventure. 

C'est sous le titre intriguant, mais à rallonge, The Ancient Magus Bride, Psaume 108 : Le bleu du magicien, que nous découvrons l'histoire imaginée par Makoto Sanda et dessinée par Isuo Tsukumo (attention, il y a une petite coquille, une inversion, à ce sujet sur la couverture...), deux mangaka que je ne connaissais pas pour ma part, même si Makoto Sanda n'en n'est pas à son premier coup d'essai puisqu'il a déjà écrit plusieurs romans et scénarios dans l'univers du manga au Japon. Dans cette saga encore en cours (2 tomes au Japon), les auteurs reprennent le cadre de l'univers de la série que l'on connait mais pour imaginer une toute autre histoire, dans un autre lieu avec d'autres personnages et d'autres magies, ce qui en fait pour moi un spin-off réussi.

En effet, contrairement aux apparences, les deux séries ne sont pas exactement les mêmes. Si nous avons bien un magicien (Elias) devenu magicienne (Gisèle, La Reine des Monstres) épousant non une sorcière (Chise) mais un sorcier (Ao) qui ignore tout de ses pouvoirs mais vit en marge de ce monde tout de même, pour moi l'ambiance et les thèmes de la série bifurquent assez vite. Dans la série d'origine, nous avons quelque chose d'assez lent, contemplatif, mélancolique et poétique avec une ambiance douce et pesante à la fois. Ici, les auteurs nous emmènent très vite dans un récit rythmé, fait d'aventure et de magie offensive, où on part un peu à la chasse aux traitres. Cela donne un titre plus dynamique mais également plus lisse et moins profond pour l'instant, car plus conventionnel en quelque sorte. Il n'y a pas l'ambiance charmante d'un autre temps qu'on ressent entre Chise et Elias.

Les deux personnages principaux que l'on découvre dans ce premier tome sont, en apparence, moins secrets et moins torturés que Chise et Elias. On découvre une Gisèle, reine des monstres, qui vient à la recherche d'un époux et fait de manière un peu nonchalante, on pourrait dire. Elle croise par hasard Ao et en découvrant son potentiel magique en tant que sorcier, elle décide de lui proposer de l'épouser. Comme Elias avec Chise, c'est avant tout pour le moment une relation de maître à élève où Gisèle se propose de lui apprendre à se servir de sa magie des couleurs. Je croise les doigts pour qu'on en reste là et qu'on ne nous développe pas encore une romance, ce qui serait fort cliché... En attendant, j'ai beaucoup aimé le caractère frondeur et dynamique de Gisèle. Elle sait prendre les choses en main. J'ai moins aimé le caractère souvent passif d'Ao, mais déjà on sent qu'il mûrit et commence à se bouger. J'ai beaucoup aimé l'idée de sa magie reposant sur la peinture et la couleur. J'ai trouvé ça original et graphiquement ça donne lieu à de très belles pages.

L'univers de ce spin-off semble donc différent, plus léger grâce aux personnages qui n'ont pas le même passif (à part Ao qui est orphelin, mais c'est moins tragique que Chise), mais également plus dynamique comme on vient de le voir. Attention tout n'est pas rose pour autant et c'est plutôt une intrigue sombre qu'on nous propose où on part à la recherche de ceux filant des malédictions aux autres dans Paris. Le fait que cela se passe à Paris ne m'a pas gêné au final, au contraire, avec le pouvoir d'Ao lieu à la peinture, j'ai trouvé que notre ville d'art convenait parfaitement ! J'ai trouvé original de voir les auteurs développer le monde des magiciens et sorciers en expliquant qu'à Paris il y avait trois familles/communautés de magiciens : l'ordre des Chevaliers, les archives Oudjat et les Quatre Emblèmes. Arrêtez-moi si je me trompe mais c'est quelque chose qu'on n'avait pas encore vu dans la saga de Koré Yamazaki. Le fait qu'en plus il y ait potentiellement des tensions et rivalités entre elles suscite mon intérêt.

Ce premier tome démarre fort, passé un premier chapitre nécessaire pour découvrir les lieux (Paris et son côté caché dans les catacombes) et les personnages, les auteurs lancent direct leur aventure faite de malédictions à contrecarrer, de magiciens et sorciers à sauver, de magie à maîtriser. C'est très rythmé. Les héros ont déjà combattu trois forces différentes dans ce tome et les auteurs esquissé une intrigue plus générale rassemblant les différents événements. C'est bien joué. Ça donne vraiment envie de poursuivre et ça tranche avec le côté plus contemplatif et tranche de vie de la série d'origine.

Ainsi, même si je n'ai pas ressenti autant d'émotions que sous le trait de Koré Yamazaki, ne mentons pas, j'ai trouvé ce spin-off très séduisant. C'est notamment en grande partie grâce aux dessins d'Isuo Tsukumo. Quand je la vois dire qu'elle aime le fantastique, les monstres et les mariages interraciaux, je me dis qu'elle a tout compris et ça explique peut-être pourquoi j'ai pris autant de plaisir à lire ce tome. Le bestiaire qu'elle nous fait découvrir est de toute beauté. J'ai beaucoup aimé l'apparence canine et chevaline de Gisèle. Ses familiers, salamandre et kelpi, sont très beaux, très fins également. Pour autant, ce n'est pas que magie et poudre aux yeux, la noirceur et la violence de certaines situations sont également très bien rendues. La dame a donc une belle palette assez large qui fait que son titre ne démérite pas face à son maître.

En bref

Je salue donc la volonté de Komikku de nous proposer la suite de l'univers de l'une de ses séries phares avec un spin-off de qualité, qui sait proposer autre chose qu'une simple copie. Ce premier tome m'a vraiment beaucoup plu grâce à son dynamisme, ses personnages volontaires et sa nouvelle forme de magie. Reste à confirmer avec un deuxième tome qui j'espère restera sur cette ligne de mystère, d'action et d'aventure dans les rues de Paris.

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The Ancient Magus Bride Psaume 108 - Le bleu du magicien
Positif

La volonté de Komikku de nous proposer la suite de l'univers de l'une de ses séries phares

Une intrigue dynamique, de l'action et de l'aventure

Des personnages volontaires

Une nouvelle forme de magie

Une belle ambiance mystérieuse

Negatif

Des rappels pas forcément nécessaires à la série mère

Un univers parfois artificiellement complexe ou mystérieux

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