Critique Manga Magic Knight Rayearth #1

Un classique de l'isekai

Magic Knight Rayearth... ce titre a tout à coup réveillé une zone de mon cerveau qui n'avait pas été sollicitée depuis longtemps ! Que de souvenirs ! Ce titre avait été publié pour la première fois en France chez Manga Player en 1996. Avec ses couvertures flashy et son sens de lecture français, on était loin des standards d'édition actuels ! Alors oui, une réédition est la bienvenue. Créée par le prolifique studio Clamp, constitué uniquement de femmes, cette série évoque forcément quelque chose pour les lecteurs assidus de mangas des années 90 et pour cause : il n'y avait pas encore grand chose à se mettre sous la dent ! 

Alors qu'elles visitent la tour de Tokyo, trois jeunes filles sont subitement catapultées dans un monde parallèle. Elles ont en fait été appelées par la reine Emeraude qui est retenue prisonnière pour devenir les "Magic Knights". Leur mission : sauver le monde de Cefiro en la délivrant, mais pour cela, il va falloir qu'elles combattent le maléfique Zagato !

Il est clair que lire cette série maintenant ou en 1996, ce n'est pas la même chose : entre temps, le genre "isekai" (histoire de personnes transportées dans un monde parallèle) s'est répandu comme une trainée de poudre, jusqu'à l'overdose. Pour apprécier cette œuvre, il faut donc avoir en tête qu'à l'époque, ce n'était pas aussi fréquent et l'histoire paraissait moins classique. Si vous connaissez quelques œuvres du studio CLAMP, vous allez retrouver bon nombre des ingrédients qui caractérisent leur style : de l'humour, des passages en SD, des créatures imaginaires toutes mignonnes, des personnages aux yeux gigantesques, des planches féériques, des beaux gosses au regard perçant... tout est là !

Malgré la menace qui pèse sur le monde de Cefiro, les dangers et la responsabilité qui pèse sur les épaules de ces jeunes filles devenues "Magic Knights", l'ambiance reste légère et bon enfant. Dans ce premier tome on a surtout un aperçu du monde dans lequel évoluent nos héroïnes au fur et à mesure qu'on leur explique leur mission et comment y parvenir. C'est d'ailleurs assez amusant de voir cette volonté de tout expliquer dans les détails. Chaque fois qu'on se pose une question sur le pourquoi du comment, un personnage la pose et on a l'explication. Ainsi, le scénario est limpide ! Impossible de dire qu'on ne comprend pas...  c'est peut-être même un peu trop. Ceci dit, je pense que n'importe qui de sensé aurait posé ces questions et cela change des histoires où les personnages qui sont confrontés à des situations inhabituelles ne cherchent pas vraiment à comprendre ce qui leur arrive.

Et puis c'est quand même dans Magic Knight Rayearth qu'apparaît pour la première fois Mokona, cette créature toute en rondeur qui en a fait craquer plus d'un tellement il est "kawaii" ! On le retrouvera par la suite dans deux autres séries de CLAMP : Tsubasa reservoir chronicles et XXX holic. Il n'a pas un rôle déterminant dans ce premier tome mais on l'aime déjà.

Cette nouvelle édition à l'occasion des 20 ans de Pika est une totale réussite avec enfin un sens japonais de lecture pour être raccord avec le reste de votre bibliothèque mais surtout une couverture plus sobre et plus classe à la fois, avec des effets de brillance. Nous avons également droit aux pages couleur déjà présentes dans la première édition mais aussi des illustrations couleur inédites en France, tirées des artbook de la série.

Franchement, même si vous avez déjà la série, ce ne serait pas délirant de craquer pour cette nouvelle édition compte tenu du fait que le série ne fait que 6 tomes.