Critique Manga Plongée dans la nuit #2

7
Plongée dans la nuit

par Tampopo24 le sam. 29 août 2020 Staff

Les complications de l'adolescence

C'est avec bonheur et douceur mais un peu désorientée que j'ai retrouvé la suite de Plongée dans la nuit, qui prend tout son sens ici.

Goumoto se plait à perdre un peu son lecteur dans ce nouveau tome qui relève en grande partie du récit tranche de vie sans que la moindre romance pointe vraiment le bout de son nez. Les deux héroïnes, Aya et Tsukiko, ne sont plus les seules à avoir le haut de l'affiche. Elle le partage désormais avec certaines de leurs camarades de classe tout aussi perdues qu'elles dans les affres de l'adolescence. J'ai aimé ce dépaysement et la rencontre de ces nouvelles jeunes filles. Cependant le brièveté de leurs apparitions fait souvent que l'on a du mal à s'attacher à elles et à leurs problèmes même s'ils sont réels, ce qui est un peu frustrant.

Il y a d'abord la volage Hanano qui cherche encore ce que signifie l'amour mais qui lui accorde un place bien trop importante dans sa vie sûrement pour répondre à une certaine norme de la société. Elle m'a amusée par son piquant et son audace. Elle est à la fois mature et immature. C'est un personnage que j'aimerais revoir.

Il y a ensuite Maihara et Shinonome, deux passionnées de théâtre aux antipodes l'une de l'autre. La première, réservée, a du mal à trouver sa place et à être reconnue dans son club, ce dont elle souffre. La seconde, pétillante voire mordante, a su attendre son moment pour se faire remarquer et ne comprend pas ceux qui ne se démènent pas. Là aussi, si j'ai été touchée par le mal être de Maihara, on reste trop en surface et ça va bien trop vite pour en dire plus, alors j'espère que les revoir.

Et puis, nous retrouvons bien sûr Aya et Tsukiko mais c'est assez compliqué et ambigu entre elles. J'ai eu l'impression qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre elles tout du long et ce n'était pas des plus agréables. L'autrice rend donc à merveille les tensions que l'on ressent parfois entre amies, parce que soyons honnête on est 100% dans du platonique dans ce tome... Aya a du mal à supporter l'indifférence de Tsukiko mais elle s'y prend mal pour la faire réagir, du coup on sent la frustration monter en elle, ce qui ne la rend pas des plus sympathiques. Tsukiko, elle, reste fidèle à elle-même, observatrice qui cherche à analyser sans en avoir les clés. Elle fait très passive pour ne pas dire hautaine, ce qui ne la rend pas des plus sympathiques elle non plus. Et pourtant malgré ça, je me suis retrouvée à lire ce tome avec plaisir parce que j'aime voir ces personnages atypiques en action, j'aime le côté tranche de vie qui me rappelle Aria, j'aime l'ambiance très particulière du titre.

Mais surtout, je me suis à nouveau régalée des compositions graphiques de l'autrice qui manie la métaphore à longueur de page. La faune et la flore marine n'ont pas de secret pour elle et toute situation est bonne pour sous entendre énormément de chose en arrière-plan par son dessin très typée Art Nouveau. Personnellement, je suis fan. Je lui trouve une grande richesse, une vraie originalité et une portée poétique qui me touche.

En bref

Ainsi, même si le titre peinerait peut-être à séduire les amateurs de yuri en recherche de romance franche et ouverte entre les deux filles, de mon côté le fait qu'il rompe avec ce schéma pour proposer plutôt un message sur l'adolescence, ses difficultés à grandir et à échanger, me plait énormément.

7
Plongée dans la nuit
Positif

Un dessin magique : poétique et très inspiré

Du tranche de vie réussi

La complexité de l'adolescence parfaitement croquée avec sa difficulté à comprendre l'autre et soi-même

La découverte de nouveaux personnages

Des émotions compliquées, très bien rendues

Negatif

Pas de romance pour les amateurs (ce n'est pas mon cas)

De nouveaux personnages sur lesquels on passe trop vite

Des héroïnes agaçantes

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