Critique Manga En proie au silence #2
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par ivan isaak le mar. 9 juin 2020 Staff
Des salauds et des femmes
Après un premier volume « choc » offrant une vision sans concession des liens hommes/femmes dans nos sociétés occidentales via le personnage principal Misuzu, enseignante dans un lycée, ce second volume du titre de Akane Torikai va nous proposer des points de vue complémentaires des deux sexes. A noter la postface réalisée par la célébrissime Moto Hagio (si vous ignorez son nom, quelques recherches sur Internet vous montreront l’étendue de son influence dans l’histoire du manga).
Ce tome nous offre donc plusieurs points de vue, mais sans pour autant délaisser notre héroïne dont la situation psychologique ne s’arrange pas. Est-ce que les dernières pages amorcent un changement pour Misuzu ? Ce serait à souhaiter tant il est dur de la voir dans cette situation, purement révoltante. Il pourrait même y avoir des surprises sur la provenance de l’aide dont elle a besoin… Mis à part Misuzu, dont la vision des relations hommes/femmes ne risque pas de changer tout de suite, Akane Torikai nous fait découvrir un peu plus en détail d’autres personnages, aperçus dans le premier volume. Wadajima, Hayafuji, Niizuma pour les garçons, Mika, Misuzu, Minako, Midorikawa pour les filles, les points de vue se multiplient, les rapports conflictuels, forcés, imposés, subis ou simplement dictés par « la norme » également. En moins d’un volume, Akane Torikai réussit à nous montrer une palette de situations qui ne peuvent qu’interloquer, voir choquer. A tel point qu’on se dit que certaines sont impossibles dans la « vraie vie » (l’exemple de Reina), comme pour se convaincre que les hommes ne possèdent pas ce type d’ascendant dans notre société.
En bref
Akane Torikai vise juste. Fort, mais juste. Révoltants et inacceptables, certains passages nous obligent à espérer que la réalité est bien moins dure que la fiction, sans pour autant y croire. Formatée, normée, notre société impose une vision de la femme et de l’homme qui influe sur nos comportements (voir ici Mika par exemple). Sans prise de conscience collective, la souffrance vécut par beaucoup de femmes ne risque malheureusement pas de prendre fin. Un titre qui marque, comme souvent chez Akata.
Positif
La pluralité des points de vue
Une vision brute et sans concession
L'espoir des dernières pages
Negatif
Hayafuji, quel salaud !
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