Critique Manga Larme Ultime #1

8
Larme Ultime

par ivan isaak le jeu. 16 avril 2020 Staff

Un classique pas si classique

Œuvre ayant fait connaitre l’auteur en dehors des frontières nippones, Larme Ultime (Saishû Heiki kanojo) est sans doute le titre le plus connu de Shin Takahashi. Sorti en 2003 en France à l’époque où les éditions Delcourt s’appelaient encore Akata Delcourt, Larme Ultime est une série en 7 volumes parue au Japon en 2000 et 2001 dans le magazine seinen Big Comic Spirits de la Shogakukan. 

Et après m’avoir fait de l’œil pendant des années, c’est finalement la possibilité de pouvoir le récupérer en numérique durant ce confinement qui m’a fait sauter le pas. Ce premier volume débute comme beaucoup de shôjos classiques : Chise - une jeune fille timide et maladroite (dans ses gestes) - est en couple avec un Shûji - garçon dynamique et maladroit (dans ses mots). On s’attend donc à suivre notre petit couple dans son histoire d’amour naissante, avec ses hauts et ses bas. Mais l’auteur nous montre que cela ne sera pas le cas grâce à quelques apartés judicieusement placées. Pour notre deux tourtereaux, tout change le jour où une attaque a lieu en plein Sapporo, causant des milliers de morts. Et le regarde que Shûji portait à Chise en est changé à jamais.

Je n’en dévoile pas plus pour ne pas spoiler les lecteurs qui n’auraient pas succombé au résumé ou ignoreraient tout du jeu de mots du titre par exemple… (oups !). Sur ce premier tome, l’auteur nous offre en tout cas un récit maitrisé, dans un style très hachuré, parfois à la limite du crayonné et qui, même s’il n’atteint pas encore la finesse que l’on retrouvera plus tard dans « Le dernier été de mon enfance », permet de représenter l’ensemble des sentiments ressentis par les personnages avec aisance. 

On notera également quelques compléments en postface qui permettent de connaitre les sources d’inspiration de l’auteur, que ce soit la bibliographie utilisée ou les livres/mangas lus pendant la rédaction du volume (où on retrouvera quelques autres bien connus des lecteurs français), le détail de son staff, quelques mots-lexique et un petit mot de l’auteur. Rien de révolutionnaire mais un petit plus toujours appréciable et habituel de l’époque Akata/Delcourt.

Ce premier volume pourrait presque être auto-conclusif. Mais comme dit plus haut, c’est une histoire en 7 volumes qui va nous être proposée et on se demande bien ce que Shin Takahashi a en tête pour la suite. Toujours est-il que nous avons là une œuvre qui se démarque des autres titres du marché, que ce soit dans sa construction, dans ses thèmes, sa manière de les aborder et son graphisme. Pourquoi pas profiter de ce confinement pour se replonger dans un classique ? 

En bref

Original sur un grand nombre d'aspect, ce premier volume montre que malgré son âge (20 ans déjà !), le titre de Shin Takahashi n'a rien à envier à la plupart de la production actuelle. Espérons que la suite soit à la hauteur de ce début prometteur.

8
Larme Ultime
Positif

Récit maîtrisé

Graphisme affirmé

Thèmes multiples et bien traités

Negatif

Peu de visibilité sur la ligne directrice de la série

Style crayonné qui peut en rebuter certains

ivan isaak Suivre ivan isaak Toutes ses critiques (1075)
Partager :
Commentaires sur cette critique (0)
Laissez un commentaire