Critique Manga Le patron est une copine

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Le patron est une copine

par Tampopo24 le ven. 27 déc. 2019 Staff

Patron le jour, Travesti la nuit

Je connais Nagabe, comme beaucoup, pour son travail sur l'Enfant et le maudit, un titre atypique de part le dessin et l'ambiance que j'apprécie pour cela. Ici, nous sommes dans quelque chose de complètement différent, ce qui m'a fait pas mal hésiter avant de me lancer.

Rien que le titre Le patron est une copine annonçait la couleur... Dans un univers fantastique avec des créatures anthropomorphes, nous suivons le quotidien de Falnail, chef de service d'une grande entreprise, sérieux et apprécié par ses collègues, qui cache un secret "honteux" : il travaille également la nuit, dans un bar à hôtesses, sous les traits de Fal, un travesti. De peur de perdre tout crédit, il essaie donc de cacher tout ça à ses collègues mais c'était sans tenir compte que l'un d'eux allait se rendre au bar un de ces soirs.

Comme prévu, le titre est donc à l'opposé de ce que j'avais pu découvrir de la mangaka. Ici, nous sommes dans une histoire tranche de vie qui flirte entre humour et romance LBGT que j'ai beaucoup aimée. L'autrice met en avant de belles valeurs et un beau discours sur l'acception et l'amour de soi par soi avant les autres.

Pour cela, l'histoire se déroule le temps d'une vingtaine de courts chapitres où l'on voit les personnages et leur situation évoluer. Contrairement à ce que j'aurais cru, ce n'est pas trop court, c'est au contraire un format qui apporte beaucoup de rythme et qui oblige l'autrice à se renouveler sans cesse, notamment dans ses chutes humoristiques. Car en effet, il y a beaucoup de petits traits d'humour dans ce titre et j'ai aimé cela.

On n'est pas juste dans une histoire moralisatrice sur les travestis mais plutôt dans quelque chose qui se veut normatif et qui présente ainsi leur quotidien à travers l'expérience de Fal. Cela donne un titre aux personnages attachants, qui évoluent bien au fil des pages. Grâce à eux, on parle d'acceptation mais aussi de normalisation et de tolérance. Le côté Queer ne tombe jamais dans la vulgarité ou la moquerie, au contraire. J'aime d'ailleurs beaucoup la dichotomie entre la personnalité "homme" et celle "femme" du héros. Je trouve aussi ses amies très beaux et attachants. Les personnages masculins, ses prétendants, sont aussi un modèle d'ouverture d'esprit, ce qui est beau à voir. Après, je ne suis pas une fine connaisseuse du genre alors peut-être que certains clichés m'auront échappé et pourront faire grincer les dents de certains, je pense au côté manière de Fal, par exemple. Mais personnellement, j'ai vraiment été charmée par cette romance douce et tranquille, basée sur le respect de l'autre et de ses désirs.

Les dessins eux aussi n'ont rien à voir avec ceux plus expérimentaux de l'Enfant et le maudit, ça perturbe un peu au début quand on connait l'autrice mais au final, leur côté plus "normal" m'a plu ici. Ils retranscrivent très bien l'ambiance et l'autrice arrive à rendre ses personnages très humains malgré leur caractère bestial. Les cases sont également bien plus remplies et vives que dans son autre oeuvre, ce dont je suis ravie. Même s'ils sont différents, j'ai donc beaucoup aimé.

En bref

Le patron est une copine est une bonne surprise que je n'attendais pas. Je craignais le sujet mais il n'est tombé dans aucun des pièges que j'attendais. Au contraire, l'autrice nous livre une belle romance pleine d'enseignements et un joli portrait du milieu des travestis dans les bars à hôtesse. Même la fin un peu ouverte m'a plu, moi qui aime plutôt quand tout est dit, c'est dire ! C'est vraiment un beau oneshot à lire.

7
Le patron est une copine
Positif

Une romance positive

Un beau portrait du milieu des travestis

La tolérance mise en avant

Negatif

Des dessins plus classiques que ce qu'on connait de Nagabe

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Commentaires sur cette critique (1)
  • jolie critique, perso c'est un vrai feel good ce titre et un petit coup de

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