Critique Manga Isabella Bird #4

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Isabella Bird

par mimy28 le dim. 20 janv. 2019 Staff

Un voyage au coeur du Japon qui devient de plus en plus rude

Pas mal de choses à dire sur ce quatrième tome de la série!

Commençons par une anecdote qui va nous faire apprécier les transports modernes : alors que Isabella Bird a mis un mois en cheval et en bateau pour faire Yokohama-Niigata, en voiture, cela ne prendrait que 7h40 ! Vive les progrès quand même ! Évidemment, si le but du voyage va au-delà de rejoindre le point B à partir du point A, le temps n’est plus un facteur d’importance :-)

Anecdote à part, ce tome resserre son intrigue sur chacun de nos deux voyageurs. Ainsi, ce tome commence avec un retour sur le passé commun entre Ito et le botaniste anglais Charles Maries. Grâce à ses notions d’Anglais acquises au contact de soldats britannique et la légation américaine en tant que boy, Ito tape immédiatement dans l’œil du « plant hunter » Charles Maries qui va rapidement vouloir l’engager comme interprète. Ce nouveau travail est alors autant une bénédiction qu’une malédiction pour Ito car autant le botaniste réussit à lui apprendre un anglais impeccable et des notions très techniques sur les plantes avec un joli salaire à la clé, autant Charles Maries se montre extrêmement dur et violent envers chaque erreur d’Ito. Un jour, Iro a le malheur de vouloir enseigner des éléments culturels à Charles Maries qui va rapidement le remettre à sa place à coup de bâton au visage. Nul doute que le botaniste est un personnage antipathique à cause de son mépris sur les cultures et ses réponses violentes. Un contraste saisissant avec Isabella Bird.

Ce tome met également en évidence la ténacité de l’exploratrice Isabella Bird face à ses ennuis de santé. En effet, la pauvre souffre de maux de dos graves qui n’ont pas pu être soignés chirurgicalement. Ces maux ont de plus en plus d’impact lors de son voyage difficile, à son grand damne. On peut saluer alors l’esprit combattant d’Isabella qui ne se laisse jamais abattre pour longtemps et puise son énergie dans ses rencontres enrichissantes des locaux et découvertes culturelles.

Même si l’histoire de ce tome s’est centrée sur Isabella et Ito, il n’oublie pas de nous donner de jolies rencontres, notamment avec la bokka (porteuse de marchandise) Oyu. Une nouvelle fois, le lecteur est frappé par la dureté physique des métiers de l’époque, que ce soit pour les hommes ou les femmes. En effet, selon l’auteure, les bokkas étaient des jeunes femmes qui transportaient à pied des bagages sur le dos (pesant jusqu’à 55 kg par personne!) par groupe de cinq femmes. Isabella noue une jolie amitié avec la jeune Oyu qui nourrit une passion pour l’écriture à cette époque où les Japonaises commençaient enfin à avoir la possibilité de partir étudier à l’étranger.

De plus, ce tome aborde aussi (et à nouveau) la question très intéressante de la conservation des traditions dans une société en plein développement. Faut-il faire table rase des anciennes coutumes et croyances pour adopter complètement celles d’une autre culture plus « développée »? Ou s’opposer au changement ? Dans un Japon qui était en pleine occidentalisation (en 1878), il apparaît évident que les opinions étaient partagées. A cet effet, il intéressant de voir que l’interprète Ito est lui-même rempli de contradictions : alors qu’il nourrit une certaine antipathie pour les Occidentaux, il est fier de l’occidentalisation de son pays (particulièrement visible lors de leur visite de l’hôpital de Yamagata). Un sujet qui est d’ailleurs une source de tensions entre Isabella et Ito à cause de leurs opinions divergentes. Ce thème étant un thème récurrent de l’œuvre, j’apprécierais de le voir encore plus creusé.

Finalement, le voyage pourrait malheureusement prendre fin avant même d’avoir atteint son but. En effet, à cause des menaces de Charles Maries, Ito se voit contraint d’avoir la lourde décision de poursuivre le périple avec Isabella ou retourner vers le botaniste. A cela vient s’ajouter des prédictions inquiétantes d’une shamane qui annonce la mort de quelqu’un si le voyage se poursuit et l’état de santé d’Isabella qui se dégrade à cause de son dos.

Que va-t-il choisir ? Pour savoir cela, il faut attendre le tome suivant !

En bref

Toujours aussi riche culturellement, ce quatrième tome continue de nous faire voyager à travers le Japon et nous faire s’interroger sur des thèmes tels que la conservation des traditions dans un monde en développement. A cela, il faut ajouter une intrigue qui va bientôt prendre un tournant décisif avec Ito qui va devoir choisir prochainement s’il continue son périple avec Isabella ou non. Avec tout ceci, cette œuvre continue d’être une œuvre à suivre pour tout amateur de récits d’explorations.

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