Critique Manga Designs #3

9
Designs

par Tampopo24 le mar. 10 oct. 2023 Staff

Les humains sont tellement cons

OMG, ce tome ! Déjà dans la
situation actuelle, nous sommes entourés de violence mais ici Daisuke
Igarashi décrit et critique cela avec une implacabilité froide qui ne
peut que percuter et perturber le lecteur !

Avec sa dystopie où ça y est, on
expérimente sur les êtres humains et les animaux pour créer de nouvelles
armes d’un autre niveau, il frappait déjà fort depuis les débuts de la
série. Mais ici, dans ce tome, en nous collant aux basques d’un de ces
guerriers d’un nouveau genre en pleine mission en Afrique, il passe au
niveau supérieur et c’est effrayant de réalisme malheureusement !
J’aurais cependant aimé quelques avertissements qui je crois sont
nécessaires ici au vu de la violence.

C’est donc un des Dauphins que nous
suivons, ce groupe d’humain-animaux génétiquement modifiés qui peuvent
communiquer par la pensée et qui sont envoyés dans une mission de
guérilla en Afrique. Celui que nous suivons, Kihi, dégoupille
complètement lors de la mission. C’est parfaitement mis en scène par un
auteur qui ne nous épargne rien. Nous suivons aussi bien les tourments
de cet être de chair et de sang si différent et pas tellement de nous,
qui ne comprend pas la violence aveugle et folle dont on est capable, et
il a bien raison. Très attaché à la figure maternelle, Kihi n’a de
cesse de tomber sur des femmes malmenées par la violence des hommes et
lui, il ne l’accepte pas.

J’ai beaucoup aimé suivre ce personnage
étrange témoin et révélateur de notre folle société où des hommes
massacrent des hommes sous des prétextes de pureté ethnique, où d’autres
utilisent des enfants comme armes, etc. C’est dur, c’est violent, c’est
effrayant. Il y a plusieurs scènes qui m’ont retourné l’estomac,
énormément d’autres qui m’ont mise en colère et révoltée. C’était très
dur comme tome. Heureusement, il y a aussi chez Igarashi cette capacité à
nous subjuguer par la relation qu’il établit entre nous, ses
personnages et la nature, et ici dans la faune africaine, c’est sublime,
ancestral et presque cardinal.

J’ai ainsi oscillé au cours de cette
lecture entre dégoût, frémissement et horreur, et moments plus doux,
contemplatifs, où je me perdais dans cette nature cette dangereuse mais
moins nocive pour l’homme, qui est lui son prédateur au final. J’ai
adoré en cela les développements philosophiques de l’auteur et je suis
fascinée par sa manière de conter cette histoire futuriste de
fabrication d’armes évoluées humaines et animales à la fois. C’est
perturbant mais extrêmement riche et les petites scènes qu’on a, qui
viennent entrecouper le fil de l’histoire de Kihi, qui relate ce que
pensent et font les dirigeants de cette institution sont aussi glaçantes
que prometteuses du point de vue de l’intrigue à venir.

En bref

Conteur hors paire, Igarashi nous mène dans un univers sombre et violent qui ne peut que faire écho à ce qui se joue en ce moment dans le Proche-Orient. C’est avec force et un imaginaire puissant qu’il dénonce ainsi les horreurs et absurdités des guerres sous toutes leurs formes à travers cette fois le regard d’un enfant innocent qui ne pense qu’à sa mère absente. C’est violent, c’est révoltant mais c’est nécessaire.

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Designs
Positif

Un lecture percutante

Une violence qui remue mais fait réfléchir

Un discours pacifiste âpre mais nécessaire

Un conteur hors paire

Et en même temps une nature reposante

Negatif

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