Critique Manga Mars red

Rouge... sang

« Des vampires refusant de renoncer à
leur humanité » : ainsi Bun-o Fujisawa, auteur de la pièce
d'origine, décrit-il, en une seule phrase son œuvre, le plus
simplement et le plus fidèlement possible.

Avec des protagonistes jonglant entre
les souvenirs de leur vie d'avant et l'enquête dangereuse sur
laquelle ils sont lancés, l'intrigue se montre parfaitement
équilibrée. Si vous voulez de la baston, ce n'est pas vraiment ici
que vous la trouverez, les rares passages concernés n'étant en
outre pas des plus lisibles. On regrettera peut-être la tournure que
prend l'histoire sur la fin, entre le rebondissement qui sort de
nulle part et la conclusion relativement expédiée, mais Mars red
demeure, sur le plan narratif, une bonne et surtout atypique histoire
de vampires, pourvue d'une ambiance unique qui doit en partie à son
cadre (l'ère Taisho, juste avant le séisme de 1923), mais aussi et
surtout à ses personnages, auxquels on s'attache sans mal.
Clairement, ici, le ton se veut intimiste, mélancolique, avec des
réflexions sur la vie, la mort, le temps qui passe. L'illustratrice
craignait de dénaturer la pièce de théâtre en l'adaptant « à
plat » ; pour ma part, plus d'une fois, j'ai songé que Mars red
rendrait très bien au format roman.

En dehors des scènes d'action, donc,
visuellement, ça en jette. C'est beau, fin, détaillé, parfois
gore, sans jamais en faire trop. Autant dire que tout le monde est
mis en valeur, personnages masculins comme féminins, virils ou
androgynes, jeunes ou moins jeunes. Et les décors ne sont pas en
reste. Un régal pour les mirettes du début à la fin.

Côté édition, Panini a d'ailleurs
fait en sorte de fournir un écrin à la hauteur du contenu, avec ces
superbes jaquettes métallisées dissimulant des bonus. Pas de
coquille à déplorer, impression et reliure aux petits oignons,
livres souples : du beau boulot.

Si vous recherchez une série courte,
fantastique, historique, et avec des graphismes incroyables, ne
cherchez pas plus loin.